14 octobre, 7 heures de pistes ! (1e partie)

Lever à 6h10, une longue journée s'annonce avec entre 6 et 7 heures de route. Une maman Herero vient nous demander de prendre son fils Yafim. Il a 14 ans et doit se rendre à l'école.  Nous ne comprenons pas très bien pourquoi Yafim n'est pas à l'école car, normalement, il part le lundi et ne revient que le vendredi...

Toujours est-il que nous acceptons évidemment de le prendre avec nous jusqu'à son école qui est située à 65km de chez lui ! Il y apprend l'anglais, l'héréro sa langue maternelle, les mathématiques et... l'écologie. Courageux le gars ! Son métier plus tard, policier. Sur la route qui mène à l'école, Yafim se met à siffler de manière stridente. Nous nous demandons pourquoi et puis il nous averti "attention, danger". En effet la piste traverse un gué situé juste au fond d'une petite dépression très raide. Il faut freiner vigoureusement afin d'éviter un écrasement de la voiture contre le fond du gué. Ouf ! l'accident n'est pas arrivé. A d'autres moments, il faut enclencher les 4 roues motrices car nous patinons avec les 2 roues.

Après quelques heures de route, nous arrivons à Opuwo. Une ville décrite comme glauque pour ne pas dire sinistre. Hé bien non, nous n'avons pas trouvé Opuwo "glauque" même si, reconnaissons-le simplement, cette bourgade ne présente pas de grand intérêt sauf pour un approvisionnement complet du frigo ! Il s'agit en fait de la plus importante (mais modeste malgré tout) agglomération du Kaokoland. Son malheur c'est qu'elle se développe à la manière d'une ville avec son "centre" et ses "bidonvilles" aux alentours. Le centre est en fait une longue rue avec de part et d'autres des commerces de toutes sortes (supérettes, vêtements, station service, TV hifi, réparteurs en tout genres, vendeurs ambulants, etc.). Certains bâtiments plus modernes, comme l'église ou la station service, sont construits en dur mais ils sont entourés de huttes et de barraques en tôles ondulées. Le tout dans un mélange de couleurs souvent vives et criardes.  Autour de cette "main street", quelques quartiers grandissent, avec un bureau de poste, un grossiste en boissons, la télécom locale.  Il n'y a que très peu de blancs, sauf ceux qui traversent en vitesse la rue principale bien calfeutrés dans leurs gros 4x4. La population, pauvre principalement, est constituée d'un mélange de Himbas, Héréros et autres ethnies à la recherche d'un peu de "modernité" et... d'argent.

Certaines personnes sont habillées de manière traditionnelle : les Himbas à la peau rouge. D'autres, portent des costumes élégants mais élimés, comme certains hommes en costume-cravate. D'autres encore s'habillent de neuf et souvent de couleurs très lumineuses (jaune vif, vert pomme, etc.). Les femmes héréros portent leur coiffes tellement typiques et leurs robes, bigarrées, sont amples. D'autres encore sont en jeans délavés et pas toujours très frais... Tout ce monde se croise mais ne semble pas vraiment se rencontrer, on dirait que ces gens vivent chacun leur vie sans s'occuper du voisin qui n'est pas vraiment du même monde que le leur...
 
Comme nous ne faisons pas comme tout le monde, nous nous sommes arrêtés sur cette grande route. A quelques mètres, un supermarché dans lequel nous pourrons faire nos emplètes. Sur le seuil, une "mama" vend sa production de beignets. Nous en achetons. Un véritable délice avec ce petit goût de pomme fraîche qui rappelle à Raymond les beignets qu'enfant, il mangeait autrefois à la maison... Waow ! Vanessa regrettera d'ailleurs de ne pas en avoir acheté en plus grande quantité ! La "mama" rit avec nous. Aucun sentiment de gêne, pas d'agressivité chez personne.

Plus loin, un étal avec des épices de toutes sortes. Nous demandons quelles sont ces épices, comment les utiliser et pour quels aliments. Plusieurs dames nous entourent alors, elles rient de nos questions car pour elles, c'est évident ! Pas pour nous... Finalement Raymond achètera une poudre grise dont il ne sait ni à quoi elle sert réellement, ni comment il faut l'utiliser... mais la gentillesse de toutes ces personnes fera que l'on achètera une partie de leur production. Vanessa, plus sage, reviendra de là avec des pierres rouges, celles qui colorent si bien la peau des Himbas.

Les supérettes sont plus ou moins bien approvisionnées et parfois spécialisées comme l'une d'entre elles où vous pouvez manger immédiatement ce que vous achetez, même du poulet chaud ! Et de la bière bien sûr . Nous y trouverons en tout cas tout ce qui était nécessaire pour les jours qui viennent et qui s'annoncent sans... magasin ! Il nous faudra attendre Uis à plus de 300km de là pour retrouver un "Delhaize" local. 

Photos bien entendu, tous azimuts. Souvent les gens n'apprécient pas et donc nous "volons" les images. A la station service nous faisons le plein. A nouveau pas de crainte, pas d'agressivité mais la vie plutôt à la "cool Raoul". Il faut remplir le réservoir, ok, un peu de patience, le pompiste va arriver... il faut payer, ok mais l'homme papote avec quelqu'un... il faut rendre la monnaie, c'est pareil, il papote et quand il aura fini sa longue tirade, il finira par s'occuper de moi... et entretemps il aura commencé à remplir un bidon d'essence. Relax Max donc.





Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :