19 octobre, Spitzkoppe

... Vanessa aura quitté la tente pour se réfugier dans la voiture car il y avait des moustiques. En tout cas elle en voyait partout et a même réussi à se faire piquer; Vanessa a mal dormi et se lève pleine de courbatures. Raymond a cherché en vain le moindre moustique et n'a pas été piqué. A croire qu'en sortant de la tente, la jeune fille a attiré tous les éléments ailés avec elle.

Par contre la pluie, elle, était bien présente. Oh attention, pas une pluie battante, non, simplement quelques gouttes qui mouillent à peine les vêtements et ne nous empêchent pas de nous lever. Finalement ce qui est le plus gênant, ce sont les mouches. Comme le temps est passé hier soir à l'orage, les mouches tournent autour de nous, se posent de préférence sur le nez, les yeux ou les oreilles. Grrr. Et en plus elles piquent ! Les lotions anti-moustiques nous soulageront partiellement après quelques minutes d'application.

Raymond a mal aux dents car la veille, il avait malencontreusement mordu dans le noyau d'un juteux fruit... Les anti-douleurs le sauveront.

Le déjeuner est donc pris avec de la confiture et du chocolat. Vanessa en profite. Et, par sécurité, nous repassons à Uis pour acheter pain et beurre (non non pas de la margarine !). Du coup Vanessa trouve une enveloppe et peut enfin expédier sa carte postale sur laquelle elle n'avait pas laissé de place pour l'adresse de ses parents... Et le bureau de poste étant dans le magasin (un peu comme chez nous finalement), un beau timbre de léopard ornera la précieuse missive. Comme la guichetière est sympa, elle apposera immédiatement un tampon local en bonne et due forme et la lettre sera sans délai glissée dans le grand sac postal, direction la Belgique.  Par contre, un distributeur de billets refusera de nous fournir quelques sous dont nous pourrions avoir besoin vers la fin du voyage. Pas grave, nos réserves devraient largement suffir d'ici Swakopmund.

Le camping du Spitzkoppe est atteint à midi et quelques minutes. A l'accueil, chaleureux, il nous est proposé de choisir notre place. Comme nous ne connaissons rien du camp, nous retournons l'option en demandant quelle est la meilleure place. Et de nous conseiller l'emplacement n°10, le plus loin de tous.  L'équipement est sommaire, sans eau courante (sauf dans une douche communautaire placée à 5km de notre emplacement) et, bien entendu, sans électricité qui, comme nous l'avons déjà souligné, ne nous manque finalement pas car nous avions prévu des chargeurs de batterie (téléphone et appareils photos) à placer sur la voiture.  Sans eau toute proche, notre réserve de 20L va enfin pouvoir servir !

Nous faisons le tour de notre site; nous sommes à nouveau au bout du bout du monde. Les plus proches voisins sont à 300m. Le WC est une simple feuillée et, finalement, nous en avons deux ! La voiture est placée sous un bel arbre qui donne une ombre indispensable tant il fait à présent chaud. Dîner (ou déjeuner comme l'on dit en France) sur le temps de midi passé.

L'après midi nous demandons à nous faire guider sur le site. Un jeune guide Damara se présente. Il sera avec nous et rien que pour nous ! Grâce à lui, nous découvrons de nouvelles peintures rupestres et il nous donnera moultes explications quand à la signification des ces dessins. Ceux-ci sont en effet une forme de langage permettant aux habitants de l'époque de communiquer entre eux, prévenir les autres tributs des points d'eau existants mais aussi des éventuels ennemis présents dans les environs.

Nous pourrons aussi franchir une barrière cadenassée pour avoir accès à une zone interdite au public. C'est en effet à cet endroit que des zébres et des springbox vivent cachés. Nous verrons les uns et les autres. Mais c'est là aussi que des petites grottes servaient autrefois d'abris aux peuplades locales. Un beau grand serpent dessiné sur une paroi rocheuse témoigne de la présence humaine en ces temps reculés, plusieurs milliers d'années avant nous. Dans un dédale de rochers, nous arrivons finalement à la "cuisine", une cavité en forme de demi lune et dans laquelle on devine la chaise du patriarche, une table, la cheminée... En fait une fantaisie de la nature qui fait penser à une cuisine...

Toujours avec notre guide, brillant et érudit, nous arrivons au pied de l'arche naturelle. Un rocher creusé il y a des milliers d'années par une rivière aujourd'hui disparue. Photos évidemment. Et notre guide de faire le clown sur l'arche avec son ombre. Un vrai fantaisiste doublé d'un artiste. Nous lui demandons d'enregistrer sa langue maternelle avec les "clics"; il accepte mais appelle un des ses amis pour discuter ensemble dans leur langue. Ils rient tous les deux et s'amusent à nous faire plaisir !
Une belle rencontre que celle de cet homme et de sa famille !

Comme nous prenons autant de plaisir qu'eux, nous leur demandons si nous pouvons souper dans leur "restaurant" demain soir... Ils acceptent bien sûr même s'il n'y a ni carte ni menu prévus. Nous en profitons déjà ce soir pour déguster une bonne bière. Un groupe d'Allemands nous rejoindra et nous discuterons quelques mots avec eux... ils étaient sur les genoux de leur promenade dans la montagne mais mêmes les plus âgés ont franchi le Spitzkoppe !

Le soir, retour pour le repas du soir (souper ou dîner comme vous le souhaitez). Puis comme la veille, le ciel se couvre de lourds nuages noirs et à 20h15 l'orage éclate. Cela tonne de tous les côtés et la nuit s'éclaire de mille coups lumineux. La pluie fini par tomber et nous nous mettons à l'abri dans la tente qui finira par percer ! Toutes ces émotions entraînent des réactions physiologiques bien compréhensibles... et, dans l'aventure nocture pour soulager un besoin naturel, Raymond y perdra une chaussure (heureusement retrouvée le lendemain, toute nettoyée par la pluie). La tente et le 4x4 auront subi le même sort et sortiront de la nuit un peu moins couverts de sable et poussière... 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :