28 octobre, Windhoek le retour

Ah que c'est difficile de se lever aujourd'hui... nous savons que c'est notre avant-dernier jour sur place. L'ultime piste avant de regagner la "civilisation". Non là vraiment, nous ne sommes pas pressés. Nous prenons la douche à ciel ouvert, l'eau est tiède à souhait. Il fait déjà chaud et l'envie manque de prendre le petit déjeuner... Nous voudrions flâner encore longtemps ici. Mais il faut se rendre à l'évidence, nous devons garder les pieds sur terre, penser à manger et surtout à nettoyer l'intérieur du 4x4, faire la vaisselle, replier et ranger le matériel de camping dont nous n'aurons plus besoin à partir de ce matin... Oh que cela tombe dur.

Dans nos têtes, les paysages défilent et le souvenir des Damara est bien présent. Le village Himba également. Les animaux sauvages qui se sont laissés approcher, presque carresser.

Le repas de ce matin a été apporté par nos hôtes. Pain frais avec comme accompagnement charcuterie, fromage pour Raymond et... chocolat belge pour Vanessa ! Il ne manque que les croissants et un peu de confiture pour que tout soit parfait.

Boum, nous retombons à nouveau dans le concret. Boucler les valises... enlever le sable qui a envahi l'arrière du véhicule... et il y en a partout ! Nettoyer la vitre arrière qui est vraiment très sale. Enfin saluer la patronne qui nous reçoit une dernière fois dans son bureau avec un accès internet toujours aussi peu performant... et donc pas de liaison avec le site et la famille.

Le moteur tourne d'un ronron régulier, la route est plate et les tournants sont rares lorsque tout à coup, le col du Spreetshoogte est annoncé.  Nous savions qu'il faudrait le franchir et qu'il était le plus pentu de tous : 23% ! Oui, vous lisez bien, à chaque mètre que vous laissez sous vos roues, votre corps monte, lui, de 23 centimètres ! Nous ne pensions pas que ce serait presque l'enfer. En effet la pente est bien sûr très forte, nous passerons ainsi de 1200m à 1600m en quelques km et la route tourne dès les premiers mètres de côte. Il faut franchir des virages très serrés bordés d'un côté de rochers et de l'autre d'un précipice. Il n'y a pas de barrière de sécurité. La route est étroite et l'on n'ose imaginer ce que nous devrions faire si un autre véhicule arrive face à nous. La piste est par endroit recouverte d'une sorte de mosaïques de pavés afin de favoriser un rien l'accrochage des pneus sur le sol mais la plupart du temps, ce n'est que caillasse et rocailles. Il faut toute la puissance du véhicule pour avancer à 20km/h et à 3500 tours !

A droite de la piste, une trace de roues file directement vers le précipice. Il y a quelques semaines, un camion n'a pu s'arrêter à temps. Il gît là bas dans le fond du rift à 50m en dessous de nous. Cela donne froid dans le dos. Nous nous retournons pour admirer la vallée que nous quittons et voyons le dénivelé déjà franchi : impressionnant ! Une seconde voiture commence à monter elle aussi. Et, comme nous, le conducteur fait tourner son moteur à plein régime, seule façon d'avancer en sécurité et puissance.

A notre tour de reprendre la piste. Cela continue de monter. Je tente le passage en deuxième vitesse, peine perdue, il n'y a pas assez de puissance. Il faut rester sur la plus petite vitesse.  Et ainsi jusqu'au col lui-même. De là haut, la vue est évidemment superbe vers la vallée que nous avons quittée. Et devant nous, c'est un immense plateau qui nous attend jusqu'à Windhoek ou presque...

La végétation est dense mais aucun arbre de grande taille. Pourtant il nous faudra manger ce midi et, de préférence, sous un peu d'ombre. Finalement nous appercevons un arbre de plus grande taille; nous quittons la piste sur 50m et nous nous abritons sous les branches protectrices d'un épineux...

Bientôt Windhoek, la capitale. Vanessa guide comme une vraie pro et reçoit les félicitations du jury... nous traversons ainsi toute la ville, du sud jusqu'au nord, et arrivons dans un fauteuil à l'hôtel sans anicroche aucune. Retrouvailles du patron qui nous réserve, pour le souper, le restaurant "Joes'beer", un endroit branché et dont la renommée est amplement méritée. Il est 14h, internet est cette fois bien présent et nous en profitons pour envoyer de nos nouvelles, enfin !

A 18h15 nous reprenons la voiture pour le parking du resto situé à moins de 3km de l'hôtel... Et là, c'est la surprise. Le restaurant est un véritable lieu africain, avec palmiers, étangs, cases à droite et à gauche. "Avez-vous réservé ?" Bien sûr ! Et une charmante hotesse nous conduit dans un dédale de petits bars, vers notre table. Il y a place ici pour plus de 300 personnes et tout est rempli ! Les décors nous transportent une fois encore en Afrique, avec les masques, les flèches, les veilles plaques de rue ou publicitaires rouillées, les mentions en anglais ou en allemand... Dernière et belle surprise que nous réserve ainsi la Namibie.

Le menu du jour sera donc à l'avenant : brochette de l'explorateur pour Raymond, 50cm de viandes : kudu (évidemment !), zèbre, crocodile, boeuf et poulet. Un délicie. Pour Vanessa, ce sera plus sagement un... double hamburger chapeauté d'une gambas ! Pour arroser le tout, un excellent vin sud africain, l'Alto Rouge, shiraz et cabernet que Raymond se fera un plaisir de boire... seul. Bon d'accord il n'aurait pas fallu devoir souffler dans le petit ballon ! Heureusement l'hôtel n'était pas loin et notre chauffeur a dû rouler avec plus de prudence encore.

Dernière nuit, calme avant le retour...

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