25 octobre, Sesriem

4h30 le matin, tout s'agite dans le camping. Nous vérifions l'heure et ne comprenons pas pourquoi tant d'agitation alors que les portes n'ouvrent en principe qu'à 6h. (dans la réalité, elles s'ouvriront à 5h mais cela nous l'ignorions). Vanessa décide alors de se lever sans attendre. Déjeuner puis nous replions, dans le noir toujours, la tente et à 5h20, nous franchissons la porte grande ouverte, direction Sossusvlei, le pan au bout de la rivière Naukluft !

Sur la dune 45, celle qui est située à 45km de la porte d'entrée, il y a déjà des dizaines de petites fourmis qui montent; leurs silhouettes sont faciles à repérer en ombre chinoise sur le ciel qui s'éclaire rapidement. Mais notre destination à nous, c'est la dune de 320m de haut, celle qui est considérée comme la plus haute du monde. Route de macadam jusqu'au parking 2 roues; devant nous déjà quelques véhicules que nous rattrapons juste avant d'arriver à ce fameux parking.  Oui nous savons que la veille nous nous sommes ensablés un peu plus loin et qu'il faudra à nouveau franchir ces kilomètres mouvants. C'est beau l'optimisme !

Raymond prévient Vanessa, pour ne plus nous enliser, nous roulerons plus rapidement. Ce qui signifie automatiquement que nous sentirons bien plus fort tous les mouvements qui seront imprimés à la voiture... donc que nous recevrons des chocs en roulant ! Passage à nouveau en quatre roues motrices, personne devant nous, on fonce ! A 60km/h le sable glisse sous les roues, nous faisant passer d'une ornière à l'autre mais cela passe. A peine roulé 500m que nous croisons un homme blanc, revenant à pieds, la tête basse pour quémander les secours. Son véhicule est ensablé en plein milieu de la piste (qui fait tout de même plus de 300m de large à cet endroit...). Madame, debout à côté du véhicule, semble toute dépitée. Nous ne nous attendrissons pas et continuons à rouler rapidement. Cela continue à bien rouler en deuxième et à 3500 tours, sans pépin mais avec bien des coups aux épaules et dans le dos ! 

Nous arrivons ainsi sans encombre au bout de cette piste qui ne nous aura pas piégés cette fois. Sur le parking, aucune indication pour nous orienter. Nous voyons un groupe en train d'escalader une dune... est-ce la bonne ? Un routard allemand nous confirme qu'il s'agit bien de "notre" dune. Chaussons nos gros souliers et en avant marche. S'il fait clair à présent, le soleil n'est pas encore levé et nous pourrons ainsi assister au réveil de l'astre radieux. Les premiers mètres sont franchis rapidement car devant nous, un groupe de 5 personnes a déjà damé le parcours. Après 1/4 d'heure d'escalade, le soleil sort enfin de sa cachette, les couleurs changent à tout moment. Il fait doux, sans excès de chaleur, il n'y a pas de vent et le sable reste en place sans pénétrer nos appareils photos.

A présent cela monte fortement. Nous dépassons les 5 personnes qui nous précédaient et cela devient pénible de marcher les premiers sur la crête : on avance de 50cm et l'on recule de 10 ou 20cm selon la légèreté du sable.  Nous nous arrêtons souvent et buvons de l'eau. En nous retournant nous constatons le chemin parcouru : pas mal tout de même car en avançant, nous avions cette douloureuse impression de faire du surplace ! A chaque fois, nous repartons pour plusieurs dizaines de mètres puis à quelques centaines de mètres du sommet, halte sur une plateforme accueillante. 1/2h plus tard le sommet est en vue ! Bravo, voilà un petit exploit que nous ne regretterons pas !  Descente bien plus rapide évidemment et par un autre versant. A 9h30, nous arrivons à la voiture, nous avons vaincu l'Everest !

Nous profitons de l'arrêt pour nous restaurer légèrement et boire abondamment ! Il commence à faire très chaud et avons de la pitié pour les touristes qui arrivent à présent et qui devront monter les dunes sous ce soleil de plomb.

Il nous reste une dernière épreuve... il faut traverser à nouveau le sable mou de la piste. L'aller avait donc été une réussite mais le retour ! Nous avions en tête notre ensablement de la veille. Il ne fallait pas recommencer, d'autant que cette fois, il y avait la grande foule pour nous "applaudir" en cas d'enlisement. Une fois mais pas deux. Forts de notre expérience du matin, il faut rouler vite, nous quittons le parking à pleine vitesse. Ah oui ! mais c'était sans compter sur tous les véhicules qui arrivaient en face. Et ils sont nombreux, les professionnels transportant les touristes mais aussi les gros 4x4 conduits par des personnes aussi expérimentées que moi...

Et nous avions été avertis, "faites gaffe avec les professionnels qui vous entraînent dans les zones difficiles pour vous ensabler. Et comme il faut vous dépanner, ces mêmes professionnels arrivent, vous tirent d'embarras pour 300$N". J'avais pas du tout l'intention de dépenser aussi stupidement 30 euros... Voilà t'y pas un mini-bus qui arrive droit sur moi, pour m'obliger à passer dans une zone délicate. Que nenni donc, tu ne m'y prendras pas ! Je repère juste à la droite une zone de pan (sel durci) sur laquelle je pose mes 4 roues... là pas de danger la voiture ne va pas s'enliser. Je salue le conducteur du mini-bus en pensant "tu ne m'auras pas eu". Accélération à fond pour entre dans le sable, la voiture glisse, passe d'une ornière à l'autre mais continue à avancer vaillament. Nous passons exactement au même endroit que la veille et, là, pas question de me faire attraper une deuxième fois ! J'accélère encore, le sable est projeté par les roues qui tournent au maximum, nous sommes balotés dans tous les sens sur nos sièges mais nous arrivons au bout de cette piste. Nous sommes prêts pour le Dakar !

Ouf ! retour au camp après quelques photos sur le parcours et bière(s) bien méritée(s) pour Raymond. Il fait très chaud, Vanessa s'endort dans le bar.  A midi, nous cherchons un restaurant , pas difficile, il n'y en a qu'un ! Nous mangeons un bon plat chaud, viande de porc panée avec frites. Digestion calme au resto. Un téléphone public est bien présent, mais fonctionne-t-il ? Réponse immédiate : non ! Pareil à tout le pays, il y a des téléphones et la quasi totalité de ceux-ci sont des potiches.

L'après-midi, Vanessa a vu des dunes très rouges dans le guide du routard, photos prises quelques 70km plus au sud. Nous décidons d'aller à la recherche de ces dunes originales, tournons dans tous les sens, prenons même des chemins en principe interdits ou privés. Eh bien ces dunes n'existent pas. Il s'agit d'un beau travail de retouche sur fotoshop ! Cela nous sera confirmé le lendemain. Ah que la technologie est merveilleuse lorsqu'elle nous présente d'aussi jolies images imaginaires.

En fin de journée, nous rentrons à nouveau dans le parc pour gravir la dune Elim pour assister au coucher de soleil. Même à 18h, il fait encore très chaud et le sable brûle les pieds. Nos souliers sont remplis de sable, le vent se lève en raffales. nous protégeons au mieux les appareils photos. Le soleil glisse doucement sur les reliefs, les couleurs changent, les ombres s'allongent dans la plaine qui s'assombrit. Rapidement tout devient foncé, il est temps de regagner le camping pour y manger et dormir. Demain ce sera lever très tôt car à 5h nous partons en ballon dirigeable.
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